Introduction par Cleoriana Cuadra
L’autre jour, en écoutant un podcast, j’ai réalisé un truc tout simple mais puissant : aujourd’hui, le truc le plus précieux qu’on puisse s’offrir – ou offrir aux autres – c’est notre temps. On vit dans un monde où il faut produire, cocher des cases, optimiser. Toujours plus. Toujours plus vite. Alors, pour une fois, on ralentit. On prend une grande respiration. On relâche les épaules. Et on passe un moment avec Marion Savioz. Elle est praticienne en écologie intérieure et elle nous guide pour remettre un peu d’ordre… à l’intérieur.
Oui, c’est vrai. Quand j’ai commencé, mon métier était très axé sur le rangement : l’organisation, l’ordre, une maison bien tenue et agréable. C’était quelque chose de très méthodique.
Mais au fil du temps, surtout en créant ma formation et en prenant du recul pour mettre des mots sur ce que je vivais vraiment dans le quotidien, j’ai réalisé que mon rôle allait bien au-delà du simple tri.
J’interviens souvent à un moment de transition dans la vie des gens , un tournant, un besoin de changement. Et je vois à quel point désencombrer leur espace les aide aussi à se remettre en mouvement, à retrouver de l’élan, de la clarté, parfois même du sens.
De plus en plus souvent, nos séances commencent par un long café, une heure d’échange, parce que ce que les gens ont à « déposer » dépasse largement le cadre de leur intérieur.
C’est là que l’écologie intérieure prend tout son sens : faire le lien entre ce qu’on vit à l’extérieur et ce qui se joue en soi.
Alors déjà c’est quoi l’écologie intérieure ? L’écologie intérieure, c’est une démarche personnelle qui vise à faire de l’ordre, du tri et de l’espace en soi, comme on le ferait dans sa maison. C’est prendre soin de son monde intérieur, ses pensées, ses émotions, ses croyances, ses habitudes … avec la même attention qu’on accorde à son environnement extérieur.
Pour ma part, c’est un étape vers la liberté. Ma liberté de choix, de penser en tant que “moi” pas parce qu’on me l’a dit, qu’on me l’a appris. Qui suis-je ? de quoi j’ai envie ?
C’est un vrai combat. Quand j’ai commencé le home organizing, j’avais des enfants en bas âge, moins de clients, plus de souplesse. Aujourd’hui, ma vision a bien évolué. Avec 2 enfants plus grands, plus de projets et d’activités. On ne va pas se mentir : l’égalité dans les foyers, même avec des papas très impliqués, reste encore loin d’être acquise.
Quand je dis que c’est un combat, c’est parce que je m’impose, clairement. Je ne lâche rien. Ce besoin d’avoir du temps pour moi, pour travailler sur cette écologie intérieure, c’est vital. J’ai compris très tôt que si je ne vais pas bien, je ne peux être bien avec personne. Et ça, c’est valable pour chacun d’entre nous. Je pense aussi que si j’arrive à me le permettre ce n’est pas uniquement parce que je l’impose mais je suis aussi bien accompagnée. Ça compte faut le dire. Une mère seule avec 2 enfants par exemple ca va plus compliqué.
En tout cas je suis assez stricte, je me mets en priorité et je m’organise tout pour.
Sur le papier, ça paraît simple. En réalité, c’est un chemin.
Je traverse, moi aussi, des hauts et des bas, des doutes, des remises en question.
Mais je reste MA priorité. Ça choque parfois alors que j’ai des enfants, je devrais répondre que je suis dévouée et dans le don de moi. C’est ce qu’on attend. Désolé mauvaise pioche ici : sans masque à oxygène tu ne sauves personne.
Je pense qu’il y a beaucoup à déconstruire : pas seulement nos croyances personnelles, mais aussi les modèles sociaux, les rôles assignés, les mécaniques invisibles.
Comme on parle de refonder nos modèles économiques pour une écologie planétaire plus durable, je pense qu’on doit faire la même chose dans la sphère intime : repenser le couple, la famille, la place des femmes.
On ne peut plus continuer comme avant.
Je ne sais pas des fois à quel point les gens se rendent compte ou pas que le féminisme et l’écologie sont liés. Ce n’est pas toujours visible. Parce que ça demande de sortir des cases : on ne peut pas parler d’écologie sans parler de justice sociale, et on ne peut pas défendre l’émancipation sans repenser notre rapport au vivant.
C’est pourtant le même combat de fond : celui de repenser nos rapports au pouvoir, à la domination, à la consommation, à la Terre… et au corps.
Parfois, je me sens un peu schizophrène dans mon positionnement de « boomeuse ».D’un côté, je suis la première à vouloir descendre dans la rue aux côtés des plus jeunes, portée par leurs luttes, leurs élans, leur énergie.Et de l’autre, je sens en moi des valeurs plus anciennes, des réflexes bien ancrés.
À 44 ans, c’est vraiment faire le grand écart entre deux mondes.
Tu te dis : « OK, je suis clairement plus libre que ma mère ou ma grand-mère » et en même temps, pas tant que ça.
Il y a encore plein d’injonctions qui collent à la peau, des réflexes, des rôles à jongler en permanence.
Tu te retrouves un peu entre deux chaises, et c’est pas toujours simple de savoir où te placer, ni comment incarner pleinement cette place.
Au final ce qui me “drive” dans mon quotidien c’est la quête de liberté et pas simple dans la vie de famille. J’adore mes enfants, vraiment, mais si j’avais su je ne serais pas aller sur le terrain de la maternité. Ça aussi ça choque mais je le pense.
Une habitude à changer ou changer quelque chose en intégrer une dans mon quotidien qui me manque ?:) #lameufquiveutfairetropdetrucs je vais plutôt répondre dans ce sens.
En réalité, je suis plutôt disciplinée parce que je n’ai pas le choix. Mon équilibre tient grâce à une organisation bien huilée, où je mets en priorité ce qui est bon pour moi : une bonne hygiène de vie, du mouvement, du sommeil, tout en gérant mon activité et en étant indépendante. De l’extérieur ça parait souvent égoïste, peu importe, moi comme je disais plus haut j’appelle ça le masque à oxygène.
L’habitude qui me manque aujourd’hui, c’est de reprendre les cours de théâtre. J’ai dû arrêter pour être plus présente à la maison. Je fais clairement partie de la team des mamans qui font beaucoup, et mes enfants me le font parfois remarquer. Je les écoute, j’ajuste… mais c’est vrai que je ressens une forme de frustration de ne pas pouvoir tout faire.
Cela dit, dans l’ensemble, j’ai trouvé un équilibre qui me plaît, même s’il est en mouvement constant.
Allez je réponds quand même à la question : je pourrais encore lâcher plus prise sur le rangement chez moi, je ne suis plus autant maniaque qu’avant mais je pourrais faire mieux
Elles peuvent s’attendre à vivre une expérience vivante, dynamique et profonde. J’aime bousculer en douceur, réveiller les consciences, poser des questions, remettre en question mais toujours avec bienveillance. Je tiens à ce que les femmes se sentent accueillies, respectées, mais aussi un peu challengées.
Avec moi, ça bouge : on ne reste pas assises à écouter passivement.
Je crois profondément que le mouvement du corps déclenche le mouvement intérieur. Si tu veux vibrer, il faut t’impliquer, sentir, traverser, expérimenter.
Je propose un espace où on vient se reconnecter à soi, secouer les automatismes, sortir de ses rôles pour reprendre sa place avec puissance et authenticité.
Podcast : “Nouvel Oeil” de Victoria Guillomon de loin mon préféré, Louise Aubry InPower, “Dialogues” Fabrice Midal, “Les déviations”
Livres : “Le bonheur est à venir” d’Arthur Auboeuf, “L’art de l’essentiel “ de Dominique Loreau, “Tu penses quoi de la vie, mamie? “ Victoria Guillomon,”La sobriété heureuse “Pierre Rabbi , “Le prix à payer” Lucie Quillet, “Neuromania” Albert Loukheiber
Inspirations : je n’ai aucune icône ou personne que j’idolâtre mais j’ai une admiration profonde pour les gens qui ont le courage de faire des virages à 380 …, les gens qui emmerdent le moule 🙂 et ceux qui oeuvrent et se battent tous les jours pour rendre ce monde meilleur et vivable
Retrouve Marion :
Instagram : @eazen_coaching